Un certain Baudry de Saunier.
Cet auteur cycliste étonnant peut être rangé aux côtés d'Aristide Bruant dans les turiférères du vélocypède.
Il nous a laissé quelques pensées cyclistes vraiment immortelles, en voici une dizaine:
- Je ne connais que deux raisons recevables de la part de l'homme sensé pour refuser de goûter aux délices de la vélocypédie: la pauvreté et les hémorroïdes. Le récalcitrant qui n'a pas le premier malheur, a le second.
- Je ne suis pas éloigné de comparer les rapports d'un bon vélocypédiste avec sa machine, à ceux d'un bon amant avec sa maitresse. Ils sont faits de confiance, et, lâchons le mot, d'entretien.
- La prudence est aussi nécessaire au vélocypédiste que la pédale.
- Un cycliste doit toujours être plus poli que le piéton car il occupe une situation plus élevée.
- Les chiens sont mis sur les routes pour stimuler la patience et l'adresse des cyclistes.
- Un remède contre l'abattement qui saisit parfois un coureur ou un touriste après une longue étape : quelques gouttes de vinaigre dans les oreilles.
- Les grands coups de pédale viennent du coeur.
- Si un coureur possède une maitresse, il aura soin, huit jours avant une grande épreuve, de ne la voir jamais qu'en public.
- Quelques coureurs prétendent néanmoins que l'amour, pris à petite dose,un quart d'heure avant la course,excite les nerfs et délient meveilleusement les jambes.
- Le soir d'une belle victoire, ne vous laissez griser ni d'orgueil ni de champagne et couchez-vous de bonne heure dans un lit à un personne.
- J'aimerais assez que les coureurs considérassent le sport comme un sacerdoce et qu'il n'y eût jamais de prêtres indignes dans cette religion-là .
Voila qui me semble fort bien dit et est à méditer dans les milieux sportifs !